Juin 2023, nous étions présent au congrès international de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) pour présenter, sous forme de posters, les résultats de deux études.
Une reconnaissance du dynamisme, de la capacité d’innovation scientifique et médicale de nos équipes de recherche.
ETUDE NUTINECK
Il s’agit une étude qui a souhaité s’intéresser aux difficultés nutritionnelles rencontrées par les patients traités par radiothérapie ou radio-chimiothérapie pour un cancer ORL.
Plus de 250 patients ont été suivis au Centre Henri Becquerel durant leur traitement, et de nombreux paramètres (scanner, prise de sang, évolution du poids) ont été évalués.
RESULTATS
Une première analyse a été publiée il y a 2 ans, qui a montré l’importance de la sarcopénie (diminution de la quantité de masse musculaire) sur l’évolution de la maladie.
Une seconde analyse, plus technique, qui s’intéresse aux modalités d’irradiation de la sphère ORL sera prochainement publiée.
Une troisième analyse s’est intéressée à la « qualité de vie » c’est à dire au ressenti des patients tout au long de leur prise en charge, évaluée grâce à des questionnaires dédiés. Nous avons plus particulièrement considéré le lien entre la qualité de vie, la pose d’une sonde naso-gastrique (très fréquemment nécessaire en cours de radiochimiothérapie de la sphère ORL) et l’évolution du poids. De façon assez marquante, nous avons constaté que le ressenti de la maladie au début du traitement, et donc avant que les effets secondaires ne soient présents, conditionnent le fait d’accepter ou non la pose de la sonde, même si celle-ci est indiquée d’un point de vue médical (perte de poids). Cet élément est important car limiter la perte de poids en cours de traitement reste très difficile et se heurte souvent aux difficultés d’accepter la pose de la sonde, et de tolérer l’alimentation pas poche. Ce lien entre symptômes perçus au début de la maladie et acceptation de la sonde va permettre de mieux identifier les patients pour qui une prise en charge précoce peut être proposée.
Par ailleurs, notre équipe mène en ce moment une étude visant à évaluer le bénéfice d’une prise en charge précoce et systématique par des praticiens spécialistes de la douleur et de la nutrition pour limiter la perte de poids (étude OPTINECK, en cours d’inclusion).
Sur la photo : Pr Florian CLATOT, oncologue médical, Centre Henri Becquerel
ETUDE METAGLIO
Il s’agit d’une étude translationnelle dont l’objectif est d’identifier un marqueur sanguin pronostique précoce chez les patients atteints d’un glioblastome, le cancer du cerveau le plus fréquent.
Le traitement conventionnel de ces patients repose sur l’association première de radiothérapie et de chimiothérapie puis d’une chimiothérapie pendant au moins 6 mois.
Cette étude exploite une collection biologique de prélèvements sanguins dans le cadre d’un protocole de recherche (GLIOPLAK) conduit en Normandie sur plus de 245 patients. Les analyses de METAGLIO sont effectuées au sein de l’unité INSERM U1245.
RESULTATS
36 patients avec trois temps de prélèvements par patient ont été inclus dans METAGLIO.
Le résultat principal est que la diminution précoce entre le début et la fin de la radiothérapie d’un marqueur sanguin appelé « les fragments courts d’ADN libre » est associée à un meilleur pronostic, et donc à une meilleure survie. Les fragments courts d’ADN libre sont des tout petits fragments d’ADN circulant librement dans le sang des patients atteints d’une tumeur; leur présence est généralement directement liée à la tumeur elle-même.
Ces résultats sont très encourageants dans la perspective d’individualiser la prise en charge des patients durant leur traitement en utilisant des marqueurs simples et faciles d’accès issus d’une prise de sang.
L’étude METAGLIO se poursuit avec l’analyse de petites molécules telles que les protéines tumorales en collaboration avec le CHU de Rouen et l’unité INSERM U1245.
Sur la photo (de gauche à droite) : Dr Arthur DABAN et Dr Maxime FONTANILLE, oncologues médicaux, Centre Henri Becquerel